LA NEVROSE PHOBIQUE


I - INTRODUCTION.

Ä La phobie est une angoisse spécifique déclenchée par un objet ou une situation n'ayant pas en eux même un caractère dangereux disparaissant en dehors de l'objet ou de la situation, ce qui entraîne des conduites d'évitement caractéristiques et des conduites de réassurance. Cette angoisse se situe au-delà du contrôle volontaire bien que le malade soit conscient du caractère absurde de sa crainte.

Ä La définition nous permet de distinguer les phobies de deux autres choses.

F Les pseudo phobies rencontrées dans l'anxiété généralisée.

F Les obsessions phobiques: elles existent en dehors de l'objet ou de la situation.

 


II - LES PHOBIES TYPIQUES.

Ä L'agoraphobie.

F C'est la plus fréquente et la plus handicapante des névroses phobiques de l'adulte. Elle débute entre 18 et 35 ans et le plus souvent chez la femme. On a souvent un facteur précipitant: maladie, accident, choc affectif, etc.

F C'est la phobie liée à l'espace. Ils ont peur des grands espaces découverts et des lieux publics. Elle s'associe à une peur de sortir et souvent à la claustrophobie.

F Le fait d'être exposé à une situation phobogène, cela va entraîner un sentiment de malaise intense, une crise d'angoisse aiguë. Elle va céder quand la personne quittera le lieu. Cela peut être conjuré par plusieurs choses:

ü Des conduites d'évitement.

ü Des aménagements: toujours le même trajet pour aller travailler avec les mêmes abris.

ü Des stratagèmes: se faire accompagner par un proche, par son chien.

ü Utilisation des objets contra phobiques: amulettes, objets ayant une grande signification.

ü Souvent ils ont recours à l'alcool ou aux médicaments pour affronter les situations.

F Evolution de l'agoraphobie.

ü Variable.

w Elle peut disparaître en moins d'un an.

w Elle va perdurer, devenir chronique, ce qui va entraîner une réduction de la vie sociale et professionnelle.

w Evolution intermédiaire, fluctuante, amélioration incomplète et des périodes aiguës.

w Au cours des phases aiguës, ils sont angoissés en permanence. Cela s'associe souvent à des symptômes dépressifs qu'il va falloir traiter.

w Ils se font souvent soigner au moment de la période de dépression.

ü Personnalité de base.

w Gens timides, passifs, dépendants d'un milieu hyper protecteur.

Ä Les phobies des situations sociales.

F Aussi fréquent chez l'homme que chez la femme.

F Apparaît souvent chez les adolescents sans facteur déclenchant.

F Ils ont peur d'être en public, de parler en public, de manger en public, de trembler en public, peur par rapport au public.

F Phobie assez stable, localisée avec souvent une aggravation progressive des symptômes.

F Cela va conduire les sujets à l'évitement.

F Ereutophobie: Crainte de rougir en public. C'est banal à l'adolescence mais ça peut prendre un caractère très invalidant. L'évolution est fluctuante et cela disparaît à l'âge adulte.

Ä Les phobies simples.

F Peur irrationnelle d'un objet ou d'une situation très spécifique. Phobie peu envahissante et d'évolution stable. Souvent on a des formes mineures. Certaines peuvent se développer après un événement précis.

ü Phobie des animaux: chiens, chats, souris, pigeons. Elles débutent très souvent dans l'enfance. Cela fait partie d'un stade normal de l'évolution de l'enfant, plus fréquente chez les femmes.

ü Phobie des transports: avion, bateau, métro.

ü Phobie des hauteurs: acrophobie.

ü Claustrophobie.

 


III - LES PHOBIES ATYPIQUES.

Ä Les phobies d'impulsion.

F C'est la crainte de réaliser de façon irrésistible un acte qui soit absurde, immorale ou agressif en présence d'objet ou de situation pouvant être utilisées de façon agressive envers soi ou les autres. Ces troubles n'existent qu'en présence de l'objet. L'acte redouté n'est en principe jamais commis (compulsion: acte redouté qui est accompli). Il arrive parfois qu'elles s'étendent et surviennent en dehors de l'objet ou de la situation et qu'elles deviennent permanente: on parlera d'obsession impulsive. On a souvent des troubles dépressifs associés.

Ä La nosophobie.

F C'est la phobie des maladies. C'est fréquent et banal à la base. Ca s'intègre dans le cadre du sujet anxieux, dans le cadre de la névrose obsessionnelle. Il y a une crainte de contamination par les microbes ce qui va entraîner un rituel (lavage des mains). Dans les syndromes dépressifs mélancoliques, dans l'hypocondrie névrotique ou délirante.

Ä La dysmorphophobie.

F Ce sont des idées fixes et obsédantes qui portent sur l'aspect du corps. Le sujet a une certitude de difformité généralisée ou plus souvent localisée (principalement le nez, le visage, les seins (chez les femmes)). Elles sont prévalantes à l'adolescence où on ne la considère pas toujours comme pathologique. Quand elle entraîne des troubles dépressogènes, on la considère comme pathologique. Chez l'adulte il y a souvent une dépression associée.

 


IV - TRAITEMENT.

Ä Le traitement médicamenteux.

F Les anxiolytiques (benzodiazépines).

ü On ne les donne pas comme traitement de fond mais comme traitement d'appoint si l'anxiété est majeure à certains moments ou avant certaines situations.

ü On peut les donner en début de psychothérapie et dans les cas extrêmement sévères comme la dysmorphophobie.

F Les anti dépresseurs.

ü En cas de syndrome dépressif associé.

ü Certains les prescrivent systématiquement pour les névroses phobiques.

F Conduite à tenir.

ü Sevrage alcoolique si besoin.

ü Toujours traiter comme une psychose (neuroleptiques) si les symptômes s'intègrent dans une psychose.

ü En cas de dépression sévère.

Ä La psychothérapie.

F Les thérapies comportementales.

ü Cela va conditionner le sujet pour transformer le comportement pathologique en comportement adapté. Ce sont des thérapies brèves.

F Les thérapies cognitives.

ü Ce sont des thérapies brèves qui sont accès sur la prise de conscience par le patient de la distorsion avec laquelle il appréhende les événements de son existence.

F Les thérapies psychanalytiques.

ü Elles sont de très bonnes indications pour les phobies. Ce sont des thérapies longues.